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la reconnaissance
7 janvier 2007

Un père livre combat Après six ans à batailler

Un père livre combat

Après six ans à batailler devant tous les tribunaux, Philippe Peter devrait obtenir la paternité de son enfant. Il a décidé d'accorder une adoption simple aux parents qui avaient adopté le petit Benjamin il y a six ans. (-) Depuis six ans, Philippe Peter, 49 ans, mène un combat acharné pour la paternité de son fils né sous X. Originaire de la vallée de Munster, il retrace cette bataille juridique, qui arrive à son épilogue, dans un livre, « La reconnaissance », publié ces jours-ci. Son nom et son visage ne sont pas inconnus dans la vallée de Munster. Il y a passé ses 44 premières années. A Stosswihr et Soultzeren. Depuis son départ il y a six ans, il défraye régulièrement la chronique judiciaire à travers son combat pour reconnaître son enfant biologique, né sous X en Meurthe-et-Moselle en 2000. Alors qu'il avait cinq mois, l'enfant avait été placé chez un couple de médecins nancéiens, malgré la procédure juridique engagée par Philippe Peter.

Au terme d'un invraisemblable imbroglio juridique, la Cour d'appel de Reims, qui s'est réunie mardi dernier, devrait clore définitivement le dossier le mois prochain. « Après s'être battu comme des chiffonniers, on s'est mis d'accord avec la famille adoptive, raconte Philippe Peter. Je garde la paternité de mon enfant comme je le souhaitais, mais je leur accorde une adoption simple. A quoi cela rimerait-il si j'allais maintenant le séparer de ces gens qui l'élèvent depuis sa naissance ou presque ».

Il n'a toujours pas rencontré Benjamin

Son fils, Benjamin, né le 14 mai 2000, il ne l'a toujours pas rencontré. « La mère m'a bien donné une photo. Mais bon... Sur un bout de papier, il est écrit que je dois le voir quand il aura 12 ans », dit le père biologique. Avant d'ajouter, énigmatique : « je le verrai quand il faudra que je le voie ». Cette histoire, tragique, sordide, ou passionnée selon les moments, il l'a couchée dans un livre intitulé « La Reconnaissance » qui détaille toute l'histoire. Son intimité traverse l'ouvrage, parfois d'une grande crudité. L'auteur en profite aussi pour faire des mises au point. « Depuis mon départ de la vallée en 2001, des gens ont parlé sans savoir le fin mot de l'histoire, s'imaginant que j'avais abandonné mon enfant. Personne ne sait que je l'avais reconnu deux mois avant sa naissance, comme la loi m'y autorise », martèle-t-il. Ce livre, il le sait, n'apporte pas de contradictions, même s'il est sans concession pour sa personne. « Les faits ont été interprétés à ma façon personnelle », précise-t-il dans la préface. Sur M6 dimanche dans « Zone Interdite » Au-delà de ce livre, il entend surtout se battre contre l'accouchement sous X. « C'est une loi rétrograde votée sous Vichy. On est l'un des derniers états en Europe où l'accouchement sous cette forme existe encore. Partout ou presque, l'enfant connaît au moins ses géniteurs à la majorité. En France, cette loi subsiste hélas encore grâce à un fort lobby de l'adoption ». Avec ses dysfonctionnements en série, l'affaire Peter illustre une faillite du système, au moins dans son cas. « La moindre des choses, c'est de s'assurer que le père biologique ne s'est pas manifesté avant de proposer un enfant à l'adoption », poursuit-il. Pour d'autres raisons évidentes, cette même histoire est également un cauchemar pour la famille adoptive. Aujourd'hui installé en Savoie, Philippe Peter est le père de deux enfants de 14 et 17 ans. Il est séparé de leur mère. Après un passage chez Foggiel, le magazine de M6 « Zone interdite » lui aconsacré tout un reportage le dimanche 19 novembre.

2006 Ph.Vigneron La Reconnaissance, éditions Velours.

Dernières Nouvelles D'alsace, Jeudi 16 Novembre 2006.

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